A travers les blés Libre

Imaginez le chaton se dandinant comme une oie, version les Aristochats*

Il faisait beau. Le ciel était d'un bleu limpide, le soleil rayonnait comme jamais et seul quelques nuages effilochés parcouraient le ciel en solitaire. C'était une magnifique journée. Les températures étaient très douces sans être chaudes. C'était parfait pour le petit chaton blanc. Ses yeux vairons se promenaient sur le paysage avec une gaieté inhabituelle. Il ignorait ce qui lui avait tant donné d'énergie mais c'était une expérience plutôt enrichissante. Il découvrait ce monde pour la première fois et d'un oeil neuf. Même s'il aimait plutôt cette joie soudaine, il espérait qu'il dépenserait très vite son énergie. Rester allongé à contempler le paysage lui manquait, bien qu'il n'ai fait cela pour la dernière fois... La veille. Il marchait comme une oie, la queue se balançant légèrement. Les tiges de blés, très hautes, faisaient au moins le triple de sa taille. Autant dire qu'il se sentait minuscule. Il cheminait les yeux fixés sur le ciel, suivant parfois le trajet d'un oiseau. Cela lui avait valu de trébucher plusieurs fois. Il ne s'en souciait pas plus que ça. Rien ne le stressait, lui ! Pas même la disparition de sa famille. Il se mit à courir entre les végétaux. Il passait habilement entre les tiges, sautant par dessus celle qui sortaient à peine de terre. La récolte était pour bientôt, cela ne faisait pas de doutes. Les blés étaient hauts, forts et bien jaunis par le soleil. Enfin, Rêveur s'arrêta. Il prit une grande inspiration, savourant l'air pur de ce lieu. Puis, d'un air curieux, il se retourna dans tout les sens. Il sentait une présence inconnue... Qui était-ce donc ?

Coeur de Rubis avançait doucement, bercée par la douce brise du vent. Les grains de Blé volait au-dessus de sa tête et longues tiges d'or dansaient au rythme du vent. Coeur de Rubis se sentait bien. Non parce qu'elle était seule, mais plutôt parce qu'elle était au milieu de la nature, au milieu du vent, des feuillages, ces deux choses s'harmonisant pour faire la chanson de la Nature . Coeur de Rubis aperçu soudain un paillon, elle voulut lui courir après, pas pour le blesser, mais pour s'amuser, rigoler, sauter, courir... Le papillon avait des ailes bleu accompagnés de légers filaments noirs. Coeur de Rubis souriait face à cette création de la nature, magnifique, mais ne pouvant vivre éternellement. La lieutenant du clan du Vent s'amusa alors à se comparer à ce petit être, peut-être qu'elle aussi était belle, légère, éphémère...
Coeur de Rubis poursuivit alors le joli petit papillon en sautant au-dessus des fourrés, riant.

Puis elle se reprit. C'était une lieutenante. C'était comme si elle retrouvait son enfance...

Coeur de Rubis vit alors une présence. Elle la sentit aussi, mais la vit surtout.

Le chat sentit aussi la présence de la lieutenante. Il se retourna d'un air sec l'air inquiet. Coeur de Rubis sortit des fourrés, accompagné d'un sourire et dit alors, chaleureusement :

- N'aie pas peur ! Je suis lieutenante du clan du Vent et je m'appelle Coeur de Rubis ! Et toi ?

Coeur de Rubis attendit la réponse du chat, toujours avec son sourire chaleureux.