Life is Life - PV

Life is Life
Pv-Méandre Nuageux.

». Savoir faire un trait sur le passé pour avoir le courage de tout recommencer ...

L'astre solaire entamait son ascension dans le ciel rosé de cette matinée de la saison des neiges, le vent sifflait entre les arbres, ébouriffant au passage le pelage roux flamboyant de Poussière d'Etoile. Les arbres, ainsi dénué de feuilles, n'offraient plus de protection à la brise, le givre gelait les coussinets, le gibier manquait, les maladies étaient dans leur période d'excellence bref c'était la pire des saisons. Certains appréciaient la neige, cette '' chose '' blanche et froide qui tombe des nuages cotonneux les jours de grand froid. Poussière D'étoile n'était pas de cela, elle détestait la saison des neiges et ça ne changerait pas.

La rouquine, pour une fois, s'était levée tôt ce matin-là. En ce moment, je ne pourrais pas vous dire pourquoi, elle avait du mal à plonger au pays des rêves. D'habitude la fatigue accumulée au cours de la journée, le froid et tout le reste la mettaient dans un état second en peu de temps. En vérité, son passé lui pesait, elle évitait d'y penser mais là c'était sans arrêt la même scène qui se déroulait devant ses yeux : La journée où son père avait tué sa mère. La guerrière du clan de l'Ombre n'était pas non plus en déprime - jamais elle ne s'abaisserait à ça - mais elle avait besoin d'être seule, d'évacuer les tensions qui lui contractaient les muscles et l'empêchait de dormir. Le meilleur endroit qu'elle avait trouvé pas trop éloigné du camp était l'Arbre Mort. Peu de félins y mettaient les pieds pour la simple et bonne raison que l'endroit était, disons, quelque peu sinistre et ce n'était pas vraiment un endroit de distraction. La chatte rousse s'était levée juste avant le lever du soleil pour éviter quelques questions indiscrètes quand à sa destination. Avant de partir elle avait bien sûr prit le temps de se faire une toilette digne de ce nom : pas un poil d'ébouriffé, pas un grain de poussière ! Elle avait ensuite quitté le camp, sans rencontrer personne. Amatrice de la course, elle avait presque fait tout le voyage en courant en mettant à part quelques temps d'arrêt pour reprendre son souffle. Lors de cette activité, elle se sentait libre comme l'air, comme si rien ne pouvait l'atteindre. C'était très reposant.

Et maintenant elle était là, assise la queue enroulée autour de ses pattes fines, tournant le dos à l'arbre mort. Ses yeux étaient fermés, seules ses oreiles pivotaient de temps à autre. Elle paraissait fermée au monde, fermée à tout ce qui l'entourait. C'était comme si plus rien n'existait autour d'elle. Mais elle n'était pas naïve et gardait ses sens en éveil, malgré qu'elle soit dans les territoires du clan de l'Ombre, on ne sait jamais de quoi est fait le destin, que tout peu basculer du jour au lendemain et qu'on peu tomber sur n'importe qui à n'importe quel moment et elle est bien placé pour le penser. Elle inspira à fond, savourant l'odeur rassurante de la forêt, son '' chez elle ''. La rouquine essayait de faire le vide en elle, elle aurait donner tellement pour perdre la mémoire juste au moment où sa vie avait basculé ou alors remonter dans le temps et éviter ça ... Mais la vie est faite de chanceux et de malchanceux, apparement elle est tomber dans la seconde option.

Poussière d'Etoile en était là de ses réflexions lorsqu'un craquement se fit entendre. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire elle ouvrit les yeux, dressa les oreiles, et ouvrit la gueule pour mieux humer l'air.

Même si la Pouponnière était la tanière la plus chaude du Clan, il y régnait un froid glacial depuis quelques temps qui n'avait rien à voir avec le temps. Les nouveaux-nés, fragiles et sans défenses, tombaient énormément malade en ce moment, et les pleurs silencieux et les petites berceuses des reines remplissait l'alcôve. On aurait pu croire ça agréable, cette mélodie continuelle, mais cela m'empêchait énormément de dormir. Ne pouvant pas me plaindre, je sortis aussi discrètement que possible de ma tanière qui me servait momentanément de chambre à coucher. J'avais tellement hâte de devoir une apprentie pour enfin avoir une tanière silencieuse où seuls les légers ronflements des autres apprentis me réveilleraient... mais avec cette envie, j'avais le sentiment contradictoire. Si je dormais dans cette tanière, ce serait que j'étais devenue une apprenti, et que le temps du combat ne serait plus bien loin. Réfléchissant dans la nuit, je remarquais que le froid transperçait mon pelage, et que ça en devenait presque désagréable. L'Aube n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez, et j'avais hâte que les rayons du soleil remplissent lentement la '' cuve '' qui nous servait de Clan. Même si les rayons n'étaient pas très chauds, même si le gel miroiterait et que tout cela me ferait mal aux yeux, je trouvais le Soleil très réconfortant. C'était un peu comme un ami. Lui ne m'abandonnait pas, et il ne m'abandonnerait certainement jamais.

Mais alors que j'étais profondément enfouie sous la tonne de réflexion que j'avais - remarque, c'était mieux ainsi, sinon je n'arriverais jamais à finir mes journées et elles ne seraient que longues et ennuyantes - je remarquai qu'une forme féline se glissait discrètement hors du Clan. Sa longue fourrure rousse me rappelait vaguement Poussière d'Etoiles, mais je n'étais pas bien sûre de ce que j'avançais ; après tout, Rêve Céleste aussi disposais d'un long et épais pelage de la couleur de la braise. En partant de ce côté là, et étant donné qu'il faisait nuit, ça aurait très bien pu être Autel Maudit qui se glissait discrètement dans la nuit pour retrouver une peu de sa liberté d'antan. J'hésitai à aller réveiller les Anciens, mes seuls vrais amis, pour bavarder un petit peu. Mais je laissais de côté cette idée bien rapidement, pensant que cela ne leur plairait pas trop que je vienne les réveiller à une heure aussi matinale.

Lorsque les premiers rayons de soleil rencontrèrent ma petite fourrure tigrée, un énorme bien être m'envahit. Mais quelque chose continuait de me turlupiner, et tant que je ne l'aurai pas éclaircis, je ne pourrais pas réfléchir tranquillement. Qui était cette forme rouquine qui s'était évanouie aussi rapidement qu'elle était apparue dans la nuit ? Les muscles tendus, à peine faisais-je un pas vers la Sortie que je revenais sur mesdits pas pour rester respectueuse de la vie privée d'autrui.

« - Eh bien, jeune demoiselle, on hésite à sortir, à ce que je vois ? ricana Cimetière Stellaire, le seul félin avec qui je pouvais être moi-même dans ce Clan.

- On ne peut rien vous cacher, à ce que je vois...

- Allez, qu'est-ce que tu attends ?! File te dégourdir les pattes, je le dirai à ta mère, ne t'inquiète pas.

- Merci Cimetière Stellaire ! »

Je courrais vers la Sortie, tandis que le vieux guerrier distrayais les gardes. Ainsi, je pourrais enquêter tranquillement sur la flamme rousse qui sortait du Camp cette nuit-là.

J'essayai tant bien que mal de suivre ce que m'avait enseigné Cimetière Stellaire. Suivre le chat à l'odeur. Facile à dire ! C'est donc à l'aveuglette que je me déplaçai sur les territoires, et cherchai ce manteau rouge. Et ce fut après un très long moment que je la trouvai enfin. J'étais arrivée près d'un Arbre Mort, dénudé de ses feuilles depuis bien longtemps certainement, chez qui les racines s'entrelaçaient étrangement sur le bas de son tronc. Mais je me concentrai sur la fameuse dame rousse. C'était bien Poussière d'Etoiles ! Remarque, je ne la connaissais pas vraiment, peut-être que comme Requiem Astral me l'avait enseigné, une bonne surprise m'attendait ? Mais avant que je ne puisse choisir quelque chose, je fis craquer une branche, et la jeune chatte me regarda.

« - Ah, bah, euh, bonjour Poussière d'Etoiles... commençai-je maladroitement. C'est une belle journée, non ? »

Je ne savais pas comment elle allait réagir. Etait-elle méchante, comme la plupart de ces guerriers ? Ou gentille comme Requiem & Cimetière ? Qui vivra verra.

L'odeur d'un chaton du clan de l'Ombre précéda ses paroles. Poussière d'Etoile maugréa quelque chose d'inaudible et fixa son regard sur le chat ou plutôt la chatte qui osait la déranger. Un pelage tigré de couleurs variés, du beige au brun en passant par le roux, des yeux d'une couleur située entre le jade et l'émeraude, pendant un cours instant, la rouquine crut voir Etoile du Tigre en personne comme on lui avait décrit étant jeune. Mais elle finit par se rappeler qu'il était mort et que sa propre petite fille était du clan de l'Ombre. La jeune guerrière cligna des yeux en essayant de se rappeler le nom de l'importunante. Ce nom lui revint, après un petit moment de réflexion, sachant qu'elle essayait d'oublier son passé, en même temps elle mettait de côté des informations qu'elle ne jugeait pas très importante mais elle avait finit par se rappeler que le chaton présent devant elle s'appelait Méandre Nuageux. * Joli nom * Pensa-t-elle à regret, elle n'aimait pas trouver des '' qualités '' aux autres.

Tandis qu'elle se reconcentrait, Poussière d'Etoile se demanda se que faisait un chaton loin du camp et de la pouponnière à une heure si matinale. Elle ne l'avait pas pister tout de même ? Elle aurait tout de même remarquer un vulgaire chaton, non ? Sa fierté en prit un coup sans qu'aucun sentiment ne traverse son beau visage. Mais peut-être, après tout, que Méandre Nuageux était partie bien après elle parce que cela faisait déjà un petit bout de temps qu'elle était assise là, à faire le vide dans ses pensées et son esprit. La belle soupira sans sourire et finit par répondre, de sa voix mélodieuse.

- Tu me pistais ? Fit-elle sans prendre de pincettes.

Son ton était froid et pas très chaleureux. Elle n'avait pas répondu à la question du chaton, ne l'avait même pas salué. A quoi cela servait d'être gentil et amical ? Rien qu'à voir où cela l'avait mené, la réponse était claire : rien du tout. Et puis quoi, Méandre Nuageux allait-elle se plaindre à sa mère de son aigreur ? Allons donc ! Comme si elle craignait les paroles d'un chaton. Elle plongea avec intensité son regard vert émeraude qui brillait d'un bel éclat au contact du soleil dans ceux de son interlocutrice comme pour la prévenir qu'elle ferait mieux de ne pas là provocer sinon cela finirait mal, elle n'était pas d'humeur et encore plus acerbe que d'habitude, ça promettait !

Mal à l'aise envers la dame rousse, je ne savais plus trop où me mettre, me dandinant, et passant d'une patte sur l'autre. La jeune guerrière - nommée Poussière d'Etoiles, puisque je l'avais reconnue - me regarda assez longuement, froidement, sans tout de suite me répondre. Dans son regard passa une multitude de sentiments incompréhensibles ; je n'avais jamais été la plus forte pour décrypter les sentiments, et encore moins ceux qui n'étaient pas mélioratifs. Finalement, après plusieurs longues secondes qui parrurent une éternité pour moi. La question qu'elle finit par me poser me déstabilisa. Rien que de ne pas répondre à ma question anondine sur la pluie et le beau temps signifiait qu'elle n'était pas vaiment amicale, alors si elle me questionnait... Je me sentis encore plus désarmée par la teneur de sa question. Si j'avais eu plus de courage je lui aurait envoyer une bonne vanne cinglante à la figure, mais je n'y arrivait pas, je ne voyais même pas à quoi cela aurait pu servir, à part envenimer la situation. Vérité ou Mensonge ? Parce que, contre toute attente, je savais très bien mentir. Mais qu'importait ? Je lui dirai quoi ? Baissant un peu la tête, je décidai de lui répondre sincèrement.

« - Oui, je vous aie vu partir du Clan alors qu'il faisait encore nuit, alors je me suis demandée ce que vous pouviez bien faire si tôt, et je ... vous ais suivie, avec beaucoup de mal, on va dire... racontai-je, esquissant un maigre sourire pour flater l'égo de la jeune chatte. »

Je ne savais plus trop où me mettre, désormais. Et même si la fourrure de la femelle était aussi flamboyante que le feu, son regard était aussi froid que la glace, et je le sentais me transpercer de partout.

« - Est-ce grave ? m'étonnai-je finalement, ne pensant pas avoir fait quelque chose de mal. »

Je regardai un peu partout, évitant surtout de croiser son regard, ou de la regarder. Il y avait quelque chose qui me faisait peur chez elle, je la trouvai... ouais, méchante. Elle n'était pas comme Requiem Astral ou Cimetière Stellaire. Et finalement, tandis que je tremblais sous ma combinaison de calme, je repris, peureuse ;

« - Arrêtez de me regarder comme ça, ça met les gens mal à l'aise, déclarai-je. »

Il n'y avait aucun reproche dans ma petite voix, simplement un constat. Mais je n'étais pas sûre que la guerrière le prenne comme ça.

Poussière d'Etoile laissa échapper un petit rire sarcastique, a la foid mélodieux et effrayant; froid. Alors comme ça une vulgaire apprentie se permettait de la suivre comme ça, de la pister ! Comme si elle allait trahir le clan ou faire une rencontre qui n'avait pas lieu d'être ? Mais bon, au moins elle avait eut du mal à la retrouver, si Méandre Nuageux disait vrai ... C'était plutôt flatteur mais bon la rouquine n'avait pas prit soin de camoufler ses endroits de passage, croyant que personne n'aurait l'idée de la suivre à une heure si matinale. La petite se moquait-elle d'elle ? La guerrière aimait bien les chats qui avait du caractère et qui ne se laisserait pas faire comme ça. Pourtant l'apprentie n'était pas de ceux-là. D'après ce qu'elle en avait entendu, la petite fille de Griffe de Tigre, lui-même, n'aimait pas se battre. Pathétique. C'était pathétique. Comment ne pouvait-on pas aimer se battre ? Se battre pour survivre était pourtant dans les lois de la nature. La novice lui posa une autre question. Etait-ce grave ? Etait-ce grave qu'elle s'était permis de la suivre comme ça pour s'assurer de sa loyauté ? Dans la logique des choses, en soit, ce n'était pas grave. Elle s'était juste rassurer en la suivant, mais elle aurait tout aussi bien pu se perdre. Poussière d'Etoile se surprit à penser qu'elle aurait préféré qu'elle se perde plutôt qu'elle vienne l'importuner comme ça. La belle se décida enfin à répondre, sans laisser deviner ses émoitions, sa voix, pour le moment, restait neutre.

- Et toi qu'est-ce que tu en penses. Que c'est grave ou pas de douter de la loyauté d'une guerrière alors qu'on est qu'une apprentie ?

Comme à sa mauvaise habitude, la chatte rousse n'avait pas directement répondu à sa question. Non pas qu'elle ne répondait jamais aux questions, ça lui arrivait quand même, quelques fois, mais elle aimait un peu faire tourner les félins en rond, les faire perdre patience. C'était en quelque sorte '' amusant ''. La rouquine n'avait pas détacher son regard vert émeraude glacial de l'apprentie qui elle, évitait son regard ce qui lui arracha une léger sourire. Le soleil continuait lentement son ascension dans le ciel, mais son zénith était encore loin et personne ne devait avoir encore remarquer qu'elles avaient quitter le camp tôt ce matin. Les branches des arbres s'agitaient au rythme du vent. Finalement, Méandre Nuageux reprit la parole. Sa phrase étonna beaucoup la guerrière qui n'en montra rien, ne fronça pas les sourcils, ne secoua pas sa queue rousse d'un air agacé. De quel droit elle se permettait de lui dire ce qu'elle devait faire ou ne pas faire ? Elle parraissait calme mais à y regarder de plus près, elle tremblait légèrement, à tous les coups elle voulait le cacher. La jeune guerrière lui faisait-elle peur ? Celle-ci répliqua, acerbe.

- Et toi arrête de trembler, ça te rend encore plus trouillarde que tu ne l'es déjà.

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